Écrits du Pèlerin 5
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Transcription modifier
Je me surprends à penser à ses différents passés et à mes futurs possibles. Je m'imagine continuer à voyager, acquérir plus de pouvoir, plus de connaissances, plus de maturité. Je m'imagine passer une fois de plus dans un autre monde pour recommencer le processus.
Fait notable : cette voie semble effectivement gratifiante. Chaque pas est une récompense intrinsèque, et je me surprends à anticiper les plaisirs et à voir une version plus satisfaite de moi-même dans ce futur.
Puis, afin d'envisager toutes les possibilités, je m'imagine prendre un autre chemin. Si j'arrêtais de courir, de chercher à rassembler mon propre pouvoir. Si, au lieu de tout ça, j'embrassais les élans de compassion que je ressens dans mon cœur, et si je me permettais de prendre soin des gens qui semblent se rassembler autour de moi partout où j'essaie de travailler. Si je vivais simplement, et enseignais, pour peut-être amener les autres à la lumière. Avant de mourir.
Cette voie me semble tout aussi gratifiante. Je vois aussi une version satisfaite de moi-même dans cet avenir.
Mais il y a une différence : lorsque je cesse de penser à toute la gloire que je pourrais obtenir, le plaisir s'estompe presque immédiatement. Quand je cesse de penser à rester et à construire quelque chose, le sentiment persiste. Il y a quelque chose de plus durable, de plus épanouissant.
Je ne sais pas ce que signifie cette différence. Mais je suis reconnaissant du temps que j'ai pris pour la remarquer.
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